Allocution du Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, de la Francophonie et de l’Intégration Régionale, S.E.M Emmanuel ISSOZE NGONDET A l’occasion de la Journée des Nations Unies Libreville, le 23 octobre 2015

Mesdames et Messieurs,

C'est devenu un rituel pour la Communauté internationale de célébrer le 24 octobre de chaque année, la journée des Nations unies. La manifestation de cette année revêt un caractère historique puisqu'elle coïncide avec le 70eme anniversaire de la création de L'ONU et l'adoption du Programme de développement post-2015.

Etat membre de l’ONU depuis septembre 1960, le Gabon a placé cette manifestation sous le thème : « Gabon-Nations Unies : cinquante-cinq (55) ans de coopération. »

Mesdames et Messieurs,

C'est en effet le 24 octobre 1945, à San Francisco, aux États Unis d'Amérique, que cinquante et une nations, jouissant de la reconnaissance internationale, prirent l'engagement de «  préserver les générations futures du fléau de la guerre ».

Depuis la création de l’ONU, le monde n’est certes pas plus sûr, mais d’énormes progrès ont été réalisés dans plusieurs domaines, pour le bien- être de l’humanité.

Aujourd'hui, 70 ans après, les Nations unies ont réussi à nous épargner d'une troisième guerre mondiale, même si l'apparition de nouveaux défis transversaux nous rappelle la nécessité pour notre Organisation de s'adapter à la complexité du  contexte international actuel.

Organisation à caractère universel, l’ONU s’emploie à garantir le maintien de la paix et la sécurité internationales, la préservation de l’environnement, la promotion du développement socio-économique, des droits de l’homme et du droit international.

C’est vous dire combien l’occasion qui nous réunit ce jour est, à tout point de vue, historique et mérite d’être célébrée, avec l’élan du cœur qui caractérise les peuples du monde entier.

Mesdames et Messieurs,

Au-delà du caractère festif que nous accordons, à juste titre, à cette journée, il nous parait opportun de faire une rétrospective de la coopération entre les Nations Unies et le Gabon.

Au lendemain des indépendances, le Gabon manquait presque de tout : cadres qualifiés, infrastructures de base, moyens financiers et matériels, pour impulser son développement socio-économique.

Sous le leadership des Présidents Léon Mba et Omar Bongo Ondimba, le Gabon a progressivement posé les jalons d’une coopération dynamique avec le reste du monde. Comme en témoignent, l’adhésion à la Charte de San Francisco, le 20 septembre 1960 et la signature en novembre 1974, du premier Accord-cadre avec le Système des Nations Unies.

Dans sa version primitive, la coopération avec les Nations Unies visait un but essentiel : mettre à la disposition du Gabon des experts conseils et opérationnels, des consultants, des volontaires, ainsi que du matériel et des fournitures.

En revanche, ce partenariat a largement contribué à consolider la paix et la sécurité, à renforcer les capacités et à faciliter la mise en œuvre de programmes de formation, permettant ainsi d’améliorer le niveau de vie des populations gabonaises.

C’est lieu de saluer la contribution des agences spécialisées de l’ONU, notamment le PNUD, l’UNICEF, le FNUAP, l’OMS, ou encore l’UNESCO, qui ont accompagné le Gabon dans la mise en œuvre de ses politiques dans les domaines de la santé, de l’éducation, des droits de l’Enfant et de l’activité économique.

De même, notre pays a bénéficié de l’assistance du système des Nations Unies dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Mesdames et Messieurs,

Le Gabon et le PNUD ont validé le Plan cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement du Gabon, pour la période 2012-2016.

Ce programme aide à mieux intégrer les populations gabonaises dans les mécanismes de développement, notamment celles vivant en zones rurales, en leur assurant un meilleur accès aux services sociaux de base, sans oublier la protection des droits des femmes et des filles, ainsi que de leur participation à la vie publique, politique, économique, sociale et culturelle.

Au nom du Président de la République, Chef de l’Etat, S.E. Ali Bongo Ondimba, et du Gouvernement dans son ensemble, je tiens donc à remercier le Système des Nations Unies, pour la confiance toujours renouvelée à l’endroit de notre pays, et pour l’assistance multiforme qu’il ne cesse de nous apporter.

Mesdames et Messieurs,

Dans un monde toujours secoué par des tensions et des crises, et bien d’autres défis à notre sécurité collective, nous devons continuer à œuvrer pour que notre Organisation remplisse mieux son mandat en matière de paix et de sécurité internationales.

L’accent doit être mis notamment sur la prévention des conflits, la primauté du droit et du dialogue.

Le Gabon a toujours fait de la promotion et de la recherche de la paix un pilier de sa diplomatie. Fort de cette conviction, mon pays a ainsi contribué à la recherche de solutions aux différentes crises qui ont affecté certains pays du continent ainsi que les autres Etats du monde.

Lors de ses présidences rotatives au Conseil de Sécurité, notre pays a apporté sa contribution aux règlements des conflits et crises à travers le monde et particulièrement en Afrique. Montrant tout l’intérêt que le Gabon accorde à l’action du Conseil de sécurité, le Président Ali Bongo Ondimba avait tenu à présider lui-même la séance publique du 7 juin 2011 consacrée à l’examen de l’impact du VIH/SIDA sur les conflits.

Le Gabon a été à l’initiative d’un certain nombre de résolutions visant la prise en en considération par les organes des Nations Unies de la situation des personnes vulnérables, des nouvelles menaces à la paix, à l’état de droit et de la promotion des droits de l’Homme.

      Il en est ainsi de la résolution 65/189 de l'Assemblée Générale sur la veuve; la résolution 1983 du Conseil de Sécurité relative à l'impact de la pandémie du VIH sur la Paix et la Sécurité Internationales ; et, en partenariat avec l’Allemagne, nous avons fait adopter le 30 juillet 2015, pour la première fois, une résolution sur la lutte contre le braconnage et le trafic illicite d’espèces sauvages.

Au moment où nous célébrons le 70ème anniversaire de notre Organisation, des défis considérables demeurent : défis majeurs liés au développement, à la paix, à la sécurité, à l’environnement et aux droits de l’homme.

En matière de développent, la mise en œuvre du Programme de développement Post-2015 adopté le 26 septembre dernier pourrait permettre de réduire, voire éliminer la faim et la pauvreté, surtout dans le monde en développement.

De même, grâce aux efforts coordonnés de l’ONU, la communauté internationale est en passe de vaincre le terrorisme en Irak, en Syrie et en dans le Bassin du Lac Tchad.

Pour ce qui est de l’environnement, notre engagement collectif en faveur de sa préservation ne pourra se traduire concrètement que si nous réussissons le pari d’un accord contraignant lors de la COP21, à Paris. Le Gabon y est résolument engagé.

Quant à la promotion des droits de l’Homme, l’implication du Gabon sur cette question n’est plus à démontrer. En témoigne notre présidence de l’Organe de l’ONU chargé de ces questions durant toute l’année 2014.

La capacité des Nations Unies de répondre aux défis mondiaux réside donc dans l’engagement de ses membres à l’accompagner dans cette tache.

 

C’est dans cet esprit que le Gabon réaffirme sa détermination à œuvrer, aux côtés des autres États membres, à l'avènement d'un monde plus solidaire, plus juste et plus inclusif. C'est en effet autour de ces valeurs universelles que l'ONU contribuera à bâtir le monde de demain dont la jeunesse actuelle en est l'incarnation.

Je vous remercie.