La célébration de la 71ième Journée des Nations Unies

Libreville, 24 octobre 2016

Mesdames, Messieurs,

Le monde célèbre aujourd’hui la 71ième Journée des Nations Unies et le Gabon, qui en est membre depuis octobre 1960, ne saurait rester en marge de la commémoration de l’entrée en vigueur de la Charte de San Francisco.

Cette année, actualité oblige, l’événement est placé sous les thèmes de la « Paix/Sécurité Internationales » et des « Défis environnementaux ».

En dépit des critiques qui peuvent lui être formulées, à tort ou à raison, en ce qui concerne la gouvernance sécuritaire dans le monde, force est de reconnaitre le leadership dynamique et avéré de l’ONU, aujourd’hui forte de 193 membres, non seulement dans le domaine du maintien de la paix et la sécurité internationales, mais également, ces dernières années, dans celui lié aux questions environnementales.

De plus, l’Organisation a sensiblement amélioré les opérations de maintien de la paix, tant dans les délais de leur mise en place, que de leur dimension et programmes post-conflit. Aujourd’hui, elles peuvent être déployées en moins de 90 jours.

 Il me plait également de saluer le caractère multidimensionnel des opérations de maintien de la paix, notamment l’inclusion des modules militaires, police civile et droits de l’homme, de même que la prise en compte de la protection des civils.

Le Gabon, sous les hautes directives de S.E Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat participe, lorsque l’on requiert son expertise, à cette nouvelle dynamique des opérations de maintien de la paix, ainsi qu’il est visible en Centrafrique, dans le cadre de la MISAB, la MINURCA et aujourd’hui la MINUSCA, et dans le déploiement fréquent d’observateurs militaires.

 Mesdames, Messieurs,

Les Nations Unies ont développé un système d’alerte précoce pour éviter des situations conflictogènes, ou, lorsqu’il en encore possible, leur embrasement.

 

Je tiens à remercier les Nations Unies pour leur assistance à l’Afrique, dans la mise en place de son architecture de paix et de sécurité.

L’Afrique Centrale, pour sa part, bénéficie de ce soutien, par le biais du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique Centrale (UNSAC) et du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique Centrale (UNOCA) dont notre pays abrite le siège.

La création du Mécanisme d’Alerte Rapide de l’Afrique centrale (MARAC) est un autre exemple de cette coopération agissante entre les Nations Unies et les arrangements régionaux, conformément au Chapitre 8 de la Charte des Nations Unies.

Enfin, la mise en place du partenariat stratégique entre les Nations Unies et l’Union Africaine représente un cadre de coopération pragmatique entre les Nations Unies et l’Afrique dans le domaine de la paix.

Pour ce qui est de la gouvernance environnementale, l’adoption le 12 décembre 2015 de l’Accord de Paris sur les changements climatiques a été universellement saluée, comme un pas décisif dans la voie de la lutte contre les changements climatiques. Le Gouvernement de la République, conduit par S.E Emmanuel ISSOZE-NGONDET, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, se félicite de ce que le Gabon, ait contribué au succès de la Conférence de Paris.

 

Passée l’euphorie de cet accord historique, il nous faut œuvrer pour son effectivité. Le Gabon vient, en effet, de procéder à la ratification de cet important instrument juridique salutaire pour l’humanité.

Je ne doute point que les pays ayant contribué à l’aboutissement des négociations à Paris feront preuve de la même détermination pour ratifier et mettre en œuvre, au plan national, les dispositions pertinentes de l’Accord de Paris.

 

Mesdames, Messieurs,

Dans le prolongement de la Cop 21, se tiendra au Maroc, la Cop 22 qui mettra un accent particulier sur le développement énergétique de l’Afrique. Notre effort commun consistera donc à concrétiser les initiatives prises en vue de fournir de l’électricité aux 2/3 des Africains qui en sont jusqu’ici privés.

La mobilisation du Maroc pour la tenue de la Cop 22 mérite d’être saluée à sa juste valeur, d’autant plus que ces questions figurent en bonne place dans l’Agenda de développement à l’horizon 2030. Le Gabon dont l’engagement en faveur des questions environnementales ne souffre d’aucune ambigüité apportera sa modeste contribution à la réussite de ces assises.

 Mesdames et Messieurs,

Les changements climatiques ne sont pas le seul défi environnemental. S’y est ajoutée l’épineuse question du braconnage qui pose un triple défi :

Un défi socioéconomique dû à l’acharnement des braconniers qui pousse les paysans à abandonner leurs moyens de subsistance, et participe à, la disparition de certaines espèces rares (dont les primates et les pachydermes) : l’industrie touristique est ainsi gravement affectée ;

Un défi sécuritaire : à l’heure actuelle, les braconniers disposent de techniques telles des armes de guerre et des moyens aéroportés qui déciment troupeaux et espèces protégées.

Un défi écologique, parce qu’il faut considérer que le déséquilibre occasionné par la disparition de certaines espèces animales est préoccupant.

 

C’est conscient de l’impact environnemental et de la nature criminelle de ce fléau, que le Président de la République, soutenu par l’Allemagne, a décidé de mener un plaidoyer en faveur de la préservation des espèces protégées. Ce plaidoyer a abouti à l’adoption, par l’Assemblée Générale des Nations-Unies, le 30 juillet 2015, de la Résolution A/RES/69/314 sur « La lutte contre le braconnage et le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages ».

 

Mesdames, Messieurs,

Au moment où nous célébrons la 71e Journée des Nations Unies, je demeure persuadé que la mobilisation générale, sous le leadership des Nations Unies, permettra de venir à bout des défis environnementaux et sécuritaires tels que le terrorisme qui menacent l’avenir même de l’humanité.

Je ne puis clore mon propos, sans rendre un vibrant hommage au Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur BAN Ki-moon, dont le mandat arrive à terme le 31decembre 2016. Son implication personnelle dans la lutte contre les changements climatiques et la promotion de la paix et des droits de l’homme mérite d’être reconnue à sa juste valeur.

 

J’en profite pour féliciter l’ancien Premier Ministre portugais, M Antonio GUTERRES, pour sa brillante élection à la tête de notre organisation. Je suis persuadé que sa grande expérience politique constitue un atout majeur pour la défense des idéaux des Nations Unies.

 

Je vous remercie.