GABON - MAEP : Présentation et Défis de la nouvelle Présidente du CNG

Quelques jours après l’élection du Président du Conseil National de Gouvernance, le Service Analyse des Médias de la DCCOM du Ministère des Affaires Etrangères s’est rapproché de sa Présidente, le Pr KOUMBA MAMFOUMBI Epse MAVOUNGOU -BOUYOU.

Dans cet interview qu’elle a bien voulu nous accorder, la Présidente du MAEP -Gabon revient sur cette élection, ses missions et les défis qu’elle veut relever durant son mandat.

Question :  Professeur, le vendredi 08 mars 2024 au cours d’une assemblée générale, vous avez été élue et installée à la tête du MAEP-Gabon. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Et revenir sur les circonstances de cette élection ?

Réponse : Merci de me prêter votre tribune pour m’exprimer sur les questions liées à mon élection à la tête du MAEP-Gabon. Je suis le Professeur Monique KOUMBA MANFOUMBI épouse MAVOUNGOU-BOUYOU. Je suis une émanation de la Société Civile, membre de l’Association Femme Gabonaise pour le Développement (AFGD) par ailleurs, Enseignante-chercheure, Professeur des universités et Doyen honoraire de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Omar Bongo. J’ai été portée à la tête du MAEP-Gabon à l’issue d’une Assemblée Générale élective tenue le 08 mars dernier bénéficiant ainsi des suffrages du corps électoral constitué des membres de l’Administration, des Institutions Constitutionnelles, des ONG, des acteurs de la Société Civile, pour l’emporter par 38 voix sur 46, contre 8 voix sur 46 pour mon adversaire. Il faut rappeler que cette élection capitale pour le MAEP-Gabon vient compléter un chaînon manquant, celui de la Présidence du Conseil National de Gouvernance (CNG) au sein de cette Institution.

 Question :   Dans quel état avez-vous trouvé le MAEP ? et quelles seront vos actions prioritaires au regard des missions qui vous sont assignées ?

Réponse :  A la suite de l’adhésion volontaire de notre pays au MAEP dès sa création en 2003, le processus MAEP a été confronté à plusieurs obstacles. Ce qui a eu pour effet un ralentissement dans le démarrage du processus. De 2013 à 2019, le Secrétariat Permanent est resté en somnolence, car dépourvu de budget de fonctionnement, ce qui a entrainé un état de délabrement avancé du mobilier, des arriérés de loyer de l’ancien siège (Michel Marine), des arriérés de salaire du Personnel et l’absence de bureaux. Depuis juin 2019, à la suite de la nomination d’un nouveau Secrétaire Permanent, le MAEP-GABON a repris ses activités dans le but de redynamiser et relancer le processus d’évaluation. J’ai trouvé un Secrétariat Permanent reconstitué, malgré quelques difficultés de fonctionnement qui perdurent. Cependant, il faut reconnaître que des efforts ont été consentis par le Ministre des Affaires Etrangères, chargé de l’Intégration Sous-Régionale et des Gabonais de l’Etranger, Point Focal du MAEP-Gabon, afin de relancer le processus MAEP, dont l’élection de la Présidente que je suis devenue, en est une des matérialisations concrètes. J’ai donc bon espoir que, avec la volonté des nouvelles Autorités de la Transition, les difficultés de fonctionnement du MAEP-Gabon, qui ont longtemps entravé le démarrage du processus d’autoévaluation de notre pays, trouveront une solution définitive. Ma mission à la tête de cet organe spécialisé de l’Union Africaine sera en effet de relancer, accélérer et dynamiser le processus d’évaluation de la Gouvernance en République Gabonaise souhaitée, non seulement par le MAEP-Continental mais également par les plus hautes Autorités du CTRI, pour lesquelles l’attachement du Gabon et de ses Institutions aux principes de bonne Gouvernance, demeure un axe prioritaire pour impulser le développement socioéconomique durable et l’éradication de la pauvreté. Une des actions à mener prioritairement en vue de la relance du processus pour le MAEP-Gabon est la tenue du Forum sur la relance du processus d’autoévaluation de la Gouvernance au Gabon, prévu à Libreville dans les 3 prochaines semaines. Ce dernier aura pour objectif la vulgarisation du processus et la sensibilisation sur les missions, les actions et les outils utilisés par le MAEP dans le cadre de l’évaluation de la Gouvernance, ainsi que le renforcement des capacités des Acteurs clés impliqués dans la préparation de cette évaluation et l’élaboration du Plan d’Action National (PAN).

Question :  Le Gouvernement de transition via le Ministère des Affaires Etrangères attend beaucoup du MAEP, comment comptez-vous vous y prendre pour que le fonctionnement de l’institution à votre charge cadre avec les aspirations du CTRI ?

Réponse :  Au lendemain du Coup de Libération de notre pays par le Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI), le MAEP continental a aussitôt proposé aux plus hautes Autorités un accompagnement dans le cadre de la Transition politique en cours. Le Président de la Transition, Président de la République Chef de l’Etat, son Excellence le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a marqué son accord dans ce sens. C’est le lieu ici de lui témoigner toute notre gratitude pour cet acte fort qui démontre, s’il en était besoin, sa ferme volonté de tenir ses engagements internationaux ainsi que son adhésion aux principes de bonne Gouvernance tels que la transparence dans la gestion des affaires publiques, la reddition des comptes, le respect des Droits de l’Homme etc. Le processus MAEP, en tant qu’instrument de coopération privilégié de l’Union Africaine, apparaît comme un outil indispensable au processus de Transition politique en cours, notamment par la méthode du GAPANALYSIS, qui est une évaluation ciblée des situations conjoncturelles des Etats, en vue de la mise en exergue des écarts de Gouvernances (Situation de Gouvernance subie versus situation de Gouvernance souhaitée).

 La relance du processus MAEP en République Gabonaise participe donc, d’une dynamique d’ensemble de Restauration des relations diplomatiques entre la République Gabonaise et les Instances de l’Union Africaine. 4 Dans ce sens, le MAEP-Gabon œuvre, en collaboration avec le MAEP-Continental et la Commission de l’Union Africaine (UA), en vue d’un soutien et d’un accompagnement technique du Gabon, notamment la mission de soutien imminente du MAEP Continental, conformément aux résolutions de la Retraite conjointe du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) et du MAEP, tenue en décembre 2023 à Johannesburg.

Question :  Quels sont vos défis majeurs à relever ?

Réponse : Le premier défi est celui de contribuer à un retour effectif de notre pays au sein des Instances Panafricaines. Puis, aller pleinement au terme du processus d’évaluation de notre pays, afin de produire un Rapport d’évaluation Pays, duquel sortira un Plan d’Action National (PAN) convertible en Politiques Publiques. Toute chose qui concourt à l’obtention un label de qualité de bonne Gouvernance et ainsi faire bénéficier notre pays des financements extérieurs, en provenance des partenaires stratégiques Africains, pour espérer atteindre un développement harmonieux, dans un Etat restauré et une dignité retrouvée des Gabonaises et des Gabonais.

 Je vous remercie.

 

(Service Analyse des Médias-Affaires Etrangères Gabon-DCCOM©2024)