GABON : Le Président de la transition OLIGUI NGUEMA s’explique et se projette
Au Gabon, le 30 août après la proclamation de la présidentielle, l’armée réunie au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) prenait le pouvoir. Si l’acte a vite été qualifié de coup d’Etat, le Général Président du CTRI préfère parler d’opération « Sauver la Nation ». Elle impliquera des réformes de la Constitution et du Code électoral puis l’organisation des élections devant amener au pouvoir un « Président Gabonais, né au Gabon, marié à une Gabonaise ».
Peu avant le scrutin du 26 août, la situation sociopolitique devenait intenable dans le pays qui depuis longtemps, reconnaît-il, était dirigé par « des personnes qui ne jouissaient d’aucune légalité constitutionnelle en plus d’être immatures, inexpérimentées, arrogantes ». Elles avaient multiplié des actes d’irrespect à l’échelle national au mépris de la dignité des Gabonais.
Un climat sociopolitique d’autant plus tendu à la veille des élections du fait des combinaisons juridiques que Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA juge bancales et dangereuses, tant elles ont émaillé tout le processus électoral, remettant en cause la fiabilité des résultats du scrutin. Des « changements honteux et rétrogrades de la loi électorale », décriés par l’opposition mais qui n’ont pas fait sourciller le régime en place, confortés par la proclamation des résultats par le Centre gabonais des élections (CGE), à en croire le président de la transition. « Pour faire barrage au coup d’État électoral, rendu effectif par le CGE la nuit du 30 août, les forces de défense et de sécurité ont opté pour un patriotisme affirmé et assumé en mettant en place le CTRI », a-t-il dit. « On les a laissé faire. Ils ont proclamé, on a dissous. L’élection était pipée. Et je vous le dis, Ali BONGO ONDIMBA a gagné cette élection sur la base du processus qu’ils ont mis en place », a soutenu le Général. Selon lui, le CTRI a évité au Gabon un bain de sang.
« Il était clair que le chaos se dessinait de manière certaine dans notre beau pays le Gabon », a commenté le général. Selon lui, l’armé n’a fait que prendre ses responsabilités « en mettant hors d’état de nuire les ennemis identifiés de la République ». Le CTRI, insiste-t-il, a pour but de restaurer la dignité du peuple gabonais, doter le pays d’institutions fortes et organiser des élections propres, démocratiques, inclusives, apaisées et conformes à la volonté du peuple. Une marche vers la félicité du pays au cours de laquelle, une nouvelle Constitution sera adoptée. Ecrite par les forces vives de la Nation, elle devrait, entre autres, acter la limitation des mandats, ramener des élections à deux tours.
« On va remettre les choses dans l’ordre et la discipline », a soutenu le président de la transition selon qui, après la révision de la Constitution, il s’agira de s’attaquer au Code électoral, « mal conçu ». Après cette étape, viendra l’organisation d’élections crédibles. Une démarche qui pourrait durer environ 2 ans tant, il y a en amont beaucoup d’autres problèmes sur lesquels se pencher. « Nous demander d’aller vite, je ne pense pas que ce soit une bonne chose », a-t-il fait savoir. Une démarche appréciée par les différentes forces vives de la Nation qu’il a successivement rencontrées après avoir été nommé président de la transition et avant sa prestation de serment.
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